Le bilan de la rentrée scolaire 2022 montre un décalage entre des ventes en valeur qui progressent et des volumes en baisse. Comment analysez-vous cette situation ?
Dès l’année dernière, nous avions évoqué les hausses de prix, c’est pourquoi les commandes avaient été anticipées. Mais c’était sans savoir que les facteurs inflationnistes allaient se multiplier… Malgré tout, comme les tarifs avaient été négociés en amont, les augmentations ont été aussi raisonnées que possible, avec des disparités selon les types de produits.
Concernant les volumes, la tendance que nous connaissions déjà, c’est-à-dire la préparation des achats scolaires, s’avère encore plus vraie cette année avec des arbitrages de la part des familles : inventaire des fournitures restantes, étude des offres promotionnelles, report des achats au moment du versement de l’ARS, voire de la rentrée, pour prendre en compte les demandes de dernière minute des professeurs, etc. L’objectif a été d’acheter au plus juste.
Ce qui a apparemment profité aux marques nationales, que vous défendez à l’AIPB ?
En effet, nous voyons que les marques sont plébiscitées (4 euros dépensés sur 5 selon GfK), tout simplement parce qu’elles rassurent, notamment en période de crise. Dans notre secteur, les marques sont une garantie de qualité, de durabilité ; elles sont des repères pour les clients. Dans cette période incertaine, ils ont donc préféré acheter moins mais mieux, d’autant plus que les offres de rentrée le permettent. Les consommateurs sont renseignés, ils savent qu’avec les marques, ils ont des produits qui les accompagneront toute l’année.
La rentrée reste donc un temps fort pour la profession ?
Bien sûr, particulièrement pour nos adhérents dont l’activité est forte sur le scolaire. La rentrée reste bien entendu une source de revenus importante pour la filière, mais elle est surtout la démonstration d’un savoir-faire. Elle fait vivre tout un écosystème d’industriels et de distributeurs autour d’une mission liée à l’enfant et à l’apprentissage. Cette notion doit être valorisée à l’avenir ; c’est une chance d’avoir cette expertise pour apporter de l’innovation sur le marché et l’animer.
Qu’en est-il pour la rentrée 2023 ?
Beaucoup d’incertitudes planent encore. Une chose est sure : produire un même produit coute plus cher aujourd’hui qu’hier. Matières premières, énergie, transport, main d’œuvre… Tous les postes augmentent. Comment continuer à produire tout en conservant un prix acceptable pour le marché ? C’est un vrai sujet pour les industriels du secteur.