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Le crayon graphite est sans doute le plus basique des outils d’écriture et de dessin.

Il cache pourtant plusieurs siècles d’histoire et de tradition, cachées dans les matériaux qui le composent et sa fabrication.

La découverte du graphite

En 1564, en Angleterre, est mis à jour un gisement d’un minerai noirâtre extrêmement pur. On pense d’abord à une forme de plomb alors qu’il s’agit de graphite ! A Nuremberg en Allemagne, le graphite est exploité dès 1662 par un certain Friedrich Staedtler pour fabriquer des crayons. Le matériau pur est cependant très onéreux. Un siècle plus tard, Kaspar Faber essaye ainsi d’associer la poudre de graphite à des résines mais la qualité est moindre. A la fin du XVIIIe siècle, alors que la France est soumise à un blocus, le gouvernement charge le chimiste Nicolas-Jacques Conté de trouver une solution. En 1795, il mélange du graphite à de l’argile qu’il compresse en mine pour la cuire. Ce type d’alliages est toujours la base du crayon à papier.

Ses différents noms

Crayon à papier, crayon graphite, crayon-mine, crayon de bois… Les appellations sont multiples. L’Académie française précise que toutes les formules sont correctes, elles répondent à des spécificités régionales. Sur le site Français de nos régions, le linguiste Mathieu Avanzi constate ainsi que la France « se partage entre ceux qui disent « crayon à papier » et ceux qui disent « crayon de papier ». On remarque que dans certaines zones périphériques, les départements des Alpes du Sud-Est, une bonne partie de la Bretagne et le département de l’Ariège,  c’est la variante « crayon gris » qui a été choisie. Nos amis de l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais, de même que les habitants d’une partie des Pays-de-la-Loire ont plébiscité la réponse « crayon de bois ». »

La Date 3 janvier 1795 – Nicolas-Jacques Conté dépose le brevet d’une mine de crayon composée de graphite et d’argile, cuite et enfermée entre deux demis-cylindres de bois de cèdre.

20 nuances de gris

La densité du gris d’un crayon est définie par la dureté de sa mine, elle-même déterminée par les proportions de l’alliage et le temps de séchage. Ce facteur a été échelonné à l’aide de lettres et de chiffres. Du 9H au H, la pointe est dure (hard) et les gris clairs. Le F est une pointe fine (fine point). HB est une mine moyenne (hard black), la plus universelle. Puis de B à 9B (black), la mine est de plus en plus tendre pour un tracé de plus en plus noir. Selon l’usage qui en est fait, telle ou telle nuance sera privilégiée.

Sa fabrication

Si la mine de graphite peut être tenue en main par un porte-mine, elle est plus souvent insérée dans un bâtonnet de bois. Aujourd’hui encore, la pâte de graphite est extrudée à travers une grille pour former des mines qui sont ensuite séchées et durcies. Les mines sont placées dans une plaquette de bois auparavant rainurée. Une deuxième plaquette rainurée est collée sur la première. L’ensemble est découpé pour séparer les crayons, les façonner, les peindre, puis les tailler pour la première fois. De nos jours, le bois est parfois remplacé par une matière plastique.