Le directeur général d’Adveo France, Philippe Guillotin, a multiplié les interventions auprès des différents acteurs de la filière : après les fournisseurs français lundi matin (voir notre article), il s’est adressé à ses clients, les distributeurs en papeterie, et notamment aux adhérents Calipage le 20 novembre. Manuel Lopez Anton, directeur général financier Europe, a également pris la parole devant les fournisseurs européens afin de revenir sur les évènements financiers qui ont fait l’actualité de l’entreprise ces six derniers mois.
Des négociations parallèles
Fin juin, Adveo Group annonçait en effet la signature d’un accord avec un fond d’investissement international. Le nom de Pimco, filiale du groupe Allianz, filtrait çà et là. Les 33 millions d’euros injectés dans l’entreprise auraient alors permis de renégocier les conditions de financement de la dette du grossiste qui s’élève désormais à un peu plus de 170 millions d’euros. Seulement durant l’été, coup de théâtre ! Alors que l’accord était en cours de finalisation, les banques détentrices de la dette d’Adveo mettent leur veto et présentent leur propre solution développée en parallèle : l’acquisition du groupe par un investisseur industriel international. Il s’agit en réalité de Cerberus Capital Management qui a racheté fin 2016 les activités européennes de Staples Solutions. Pour les banques, la proposition de ce nouvel investisseur est bien plus séduisante puisqu’elle implique la recapitalisation de la dette d’Adveo International. L’option financière initiale est alors provisoirement abandonnée. Mi-août, le consortium bancaire accorde un nouveau prêt de 20 millions d’euros à Adveo afin de lui fournir les liquidités nécessaires le temps des nouvelles négociations avec le fonds de capital-risque. Deux mois plus tard, nouveau rebondissement : les discussions entre Cerberus et les banques espagnoles n’aboutissent pas, laissant le groupe sans solution. Dans la foulée, Adveo annonce le 18 octobre la mise en place d’une procédure de protection auprès des autorités financières espagnoles (article 5bis de la loi 22/2003). Cette décision permet aux actionnaires de revenir dans le jeu des discussions quant à l’avenir du grossiste.
Et l’avenir ?
Début novembre, les banques décident d’anticiper l’expiration de l’accord de restructuration de juillet 2017, conduisant le conseil d’administration à mettre le groupe en « declaración de concurso » le 13 novembre. Ce dispositif du droit espagnol se rapproche d’une procédure de sauvegarde en France. 24 heures plus tard, le cours de l’action Adveo était suspendu par le Tribunal de commerce de Madrid pour préserver les actifs et protéger salariés, créanciers et actionnaires. Un administrateur devrait être nommé dans les prochains jours. Sur AdveoWorld, le grossiste a annoncé être de nouveau en discussion avec des repreneurs potentiels pour tout ou partie du groupe. Simultanément, Adveo a engagé une restructuration profonde de ses entités allemande et espagnole qui ne parviennent pas à être profitables quand les filiales France, Benelux et Italie sont bénéficiaires. Ces réunions ont, semble-t-il, rassuré les fournisseurs, même s’ils restent attentifs aux prochains événements. Du côté des distributeurs, il faut reconnaitre que les préoccupations se portent davantage sur le bon déploiement du nouvel ERP d’Adveo et la mise en œuvre de nouveaux services web pour les enseignes du groupe.