picture.png Stéphane Couchot, président d'Alkor Groupe et dirigeant de Riviera Office.
Jeudi 3 juin, le tribunal de commerce de Lille a désigné Alkor Groupe comme repreneur d’Office Depot France.

Stéphane Couchot, président du groupement coopératif, nous éclaire sur le dossier.

Alkor est officiellement le repreneur d’Office Depot France. Pourquoi avoir été aussi discrets depuis le placement en redressement de l’entreprise en février ?

Effectivement, nous n’avons pas voulu communiquer trop tôt. A l’image d’un coureur cycliste, nous sommes restés dans le peloton au départ. Au fur et à mesure que les échéances arrivaient, nous avancions, puis nous avons accéléré pour gagner l’étape.

C’est le début d’un ambitieux projet…

C’est une très belle aventure pour nous, mais surtout pour les 460 salariés qui sont repris à l’identique, ainsi que pour les 370 personnes qui rejoindront Alkor ou nos adhérents via notre bourse à l’emploi avec des postes à pourvoir immédiatement. Nous avons missionné le spécialiste Aksis à cet effet pour accompagner la cellule de reclassement.

Comment s’organise cette reprise ?

Les magasins sont repris par un consortium de plusieurs adhérents. Comme nous avons déjà la structure de notre centrale d’achats, c’est vraiment du plug & play. Nous allons brancher la base informatique des points de vente à notre centrale pour approvisionner les magasins de suite.

Et au niveau de la logistique ?

Alkor va prendre en charge la logistique, sauf peut-être sur certains points de vente qui sont stockistes. Mais pour 90% des reprises, ça passera par notre centrale d’achats.

Qu’en est-il des différentes marques et activités d’Office Depot France ?

L’activité contract ne faisait pas partie de notre offre, mais au cours du recrutement, nous souhaitons reprendre des commerciaux. Viking n’était pas dans notre offre non plus. Nous nous sommes concentrés sur la licence d’exploitation Office Depot dont nous disposons pour 2 ans. Ce temps nous permettra d’installer les choses, de sécuriser le nom, l’enseigne, les clients et bien sur les salariés qui restent sous la bannière Office Depot. Il n’y a que l’investisseur qui change, un investisseur privé plutôt qu’un fonds.

Selon vous, quels éléments dans votre offre ont convaincu le tribunal ?

Premièrement, notre offre reprenait plus d’emplois au total : 830 personnes. Les 460 salariés repris en direct gardent leurs avantages sociaux, ancienneté, congés payés, RTT, treizième mois, etc. Pour ceux qui seront recrutés via la cellule de reclassement, le passif social est à la charge des adhérents ou d’Alkor. Nous reprenons leur ancienneté, et ils n’auront pas de période d’essai. Même si le CSE s’est concentré sur le chiffre des reprises brutes, nous savons que beaucoup de salariés d’Office Depot sont contents de nous rejoindre car dans nos régions, nous sommes des entreprises saines et reconnues comme telles. La plupart de nos adhérents ont des capitaux familiaux, sans fonds d’investissement derrière. Le fait que nous puissions mobiliser 23,2 millions d’euros de capitaux en propre, sans aides de l’État, des régions ou PGE, a forcément joué en notre faveur. Enfin, nous nous sommes engagés sur le long terme, c’est dans notre ADN. Cela fait 60 ans que nous existons et nous espérons bien être encore là dans 60 ans grâce à une gestion de bon père de famille.