Née en France ?
La toute première agrafeuse aurait été conçue en France, au XVIIIe siècle, pour le roi Louis XV. Chaque agrafe portait alors les insignes royaux, à la manière d’un sceau. Ce procédé faisait alors partie des nombreuses méthodes pour attacher des feuilles ensemble : reliure cousue ou collée, brochage, serrage, cire, etc.
Une enfant du XIXe siècle
C’est plus surement au XIXe siècle que l’agrafeuse voit vraiment le jour. En 1866, l’inventeur américain George Mc Gill dépose un brevet pour une petite attache en laiton, pliable sur le papier. L’année suivante, il obtient un deuxième brevet pour une presse destinée à insérer cette attache dans le papier. La première agrafeuse arrive ainsi sur le marché en 1869. Les agrafes devaient cependant y être insérées une par une.
En 1877, Henry R. Heyl conçoit et brevète aussi une machine qui enfonce une attache dans le papier puis la rivète. Il aboutit à ce qui sera considéré comme la première agrafeuse moderne en 1895 : la Hotchkiss. Vite devenue populaire grâce à sa longue bande d’agrafes qui permet une utilisation rapide, elle nécessite quand même un coup fort sur le piston (à l’aide d’un maillet) pour séparer l’agrafe de sa bande et lui faire traverser le papier.
Du document aux multiples usages
Beaucoup de technologies ont ensuite vu le jour sur le marché sans réellement s’imposer jusqu’aux années 1940. Le système le plus proche des agrafeuses actuelles nait ainsi en 1937 grâce au grossiste en papeterie Jack Linsky. Sa société Swingline (plus tard rachetée par Acco) brevète une machine à réservoir facile à recharger. Depuis, la technologie a progressé avec des modes de fonctionnement néanmoins similaires. L’agrafeuse est également sortie du bureau. En fonction du support à transpercer (papier et carton, bois et béton dans la construction, chairs en chirurgie, etc.), l’impulsion est donnée par la main, une stimulation électrique, de l’air comprimé, etc. L’agrafe elle-même est aussi adaptée aux différents matériaux : aluminium, cuivre, acier, fil stérile, etc.
Article initialement paru dans Le Papetier de France n° 853, Mai-Juin 2022.