L’Union française des industries de cartons, papiers et celluloses (Copacel) fait le bilan de 2022, une année marquée par la multiplication des crises.

Industrie papetière : Copacel revient sur 2022, une année « polycrise »

Dans un contexte « polycrise » (crises sanitaire, diplomatique, économique, énergétique, etc.), Copacel note que la consommation de papiers et cartons en France en 2022 reste stable par rapport à 2021 avec -0,2 %. L’union souligne néanmoins que la production recule de 3,7 %, s’élevant à 7,1 mégatonnes. Pour Philippe d’Adhémar, vice-président de l’association et directeur général de Sylvamo France, cette baisse de volume est notamment due à l’arrêt de deux machines pour conversion, par l’incendie d’une troisième unité, mais aussi aux difficultés d’approvisionnement en bois, pâtes et produits chimiques. Si les quantités produites ont diminué l’an dernier, le chiffre d’affaires, lui, progresse de 31 %, atteignant 7,7 milliards d’euros. Cette hausse conséquente est poussée par l’hyper inflation sur les matières premières et l’énergie.

Le repli continue pour le graphique

En 2022 en France, la production de papiers graphiques régresse de 9,7 %, soit 1,2 mégatonne. De nouveau, la conversion de certains outils explique ce repli. En effet, avec le ralentissement des usages de papiers graphiques, les industriels font migrer leurs machines vers d’autres activités comme l’emballage. Cette évolution structurelle liée à la digitalisation se manifeste dans les chiffres fournis par Copacel : en 2002, les papiers graphiques représentaient 44,2 % de la production française, contre seulement 16,8 % aujourd’hui. Cette contraction de l’offre face à une demande constante, associée à l’explosion des coûts de fabrication, a provoqué des augmentations de prix de 40 à 90 % selon les types de papiers. L’union constate cependant une stabilisation depuis la fin de l’année 2022.

Quid du papier bureautique

Selon les chiffres Copacel, le papier bureautique est « tendanciellement en recul, mais se maintient à des niveaux conformes aux attentes ». Poursuite du télétravail, mise en œuvre de procédures numériques (dématérialisation des échanges commerciaux entre autres), suppression des imprimantes individuelles dans les bureaux… Autant de facteurs qui grèvent la consommation. L’association constate toutefois une évolution de la demande vers des papiers d’origine française car « les grandes entreprises françaises ont mis en place des politiques RSE importantes ayant comme but de consommer « moins mais mieux », en faisant attention aux provenances ».

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