
Convention Alkor : rencontre avec Laurent Proy et Stéphane Couchot
Comment Alkor a-t-elle vécu 2022, une année délicate à cause de la conjoncture ?
Laurent Proy : En effet, nos adhérents ont dû faire face aux hausses de prix, aux problématiques des pénuries de papier, etc. Au niveau de la coopérative, nous avons dépensé beaucoup d’énergie pour les accompagner, en sécurisant leurs approvisionnements mais aussi en continuant à proposer des services afin de les qualifier auprès de leurs clients. À l’image de notre ERP Proginov, une solution de gestion financée par la centrale pour fluidifier les échanges avec la coopérative et nos fournisseurs, un outil adapté à nos différents métiers du B to B et du retail.
Vous avez également ouvert un deuxième entrepôt près de Valence…
Laurent Proy : Ce deuxième entrepôt (qui fonctionne en miroir avec le site de Saint Quentin dans l’Aisne) nous a permis de franchir un nouveau cap pour être plus compétitif dans le sud de la France, en livrant les adhérents et leurs clients en J +1. Il évite par ailleurs de saturer notre entrepôt historique, notamment en période scolaire.
Comment vos clients ont-ils réagi aux inévitables hausses tarifaires ?
Stéphane Couchot : Nos clients sont des professionnels informés, ils voyaient bien que les augmentations étaient globales ! Nous avons donc passé des hausses, mais nous avons aussi été obligés de rogner sur une partie de nos marges. Les contrats annuels signés avec nos fournisseurs ont toutefois permis d’assurer nos approvisionnements. À certains moments, les flux ont été tendus mais tous les adhérents ont pu servir leurs clients grâce à notre anticipation et à nos capacités de stockage. C’est la richesse du modèle coopératif : centraliser sur un seul compte pour ensuite répartir sur l’ensemble des entreprises associées.
Avec une centrale qui bénéficie de fonds propres importants…
Laurent Proy : Tout-à-fait. Pour avoir des adhérents puissent consolider leur base et se développer, il faut une centrale solide, et inversement. Nous ne sommes pas dans un système de fonds capitalistique, la feuille de route de la coopérative est toujours de mettre les moyens de la centrale au service des adhérents.
Stéphane Couchot : Chez Alkor, nous sommes plus de 130 actionnaires (représentant 191 entreprises et 285 points de vente). Autrement dit, la coopérative n’appartient qu’à nous-mêmes ! Et les fonds propres sont constitués des excédents que nous préférons faire remonter à la centrale pour nos outils communs plutôt que de se les partager. Ces fonds permettent, entre autres, de sécuriser nos banques, nos fournisseurs et nos investissements.
Notamment avec la filiale Alkor Invest ?
Stéphane Couchot : Alkor Invest est notre fonds d’investissement maison pour accompagner financièrement nos adhérents, afin de les épauler dans une croissance externe par exemple. Concrètement La coopérative accorde un prêt « développement » à un adhérent. Bénéficiant ainsi du capital confiance de sa centrale, il est plus facile pour lui de lever d’autres fonds auprès d’établissements bancaires.
Laurent Proy : De nouveau dans cette logique d’accompagnement de nos entreprises dans leur structuration, nous disposons aussi d’Alkor Business Solutions, une entité pour répondre aux appels d’offres de dimension nationale : soit la plateforme aide l’adhérent dans sa candidature, soit elle adresse directement les marchés pour en faire profiter tous les associés. Cela alimente également nos futurs projets.
Justement, quelle actualité pour vos enseignes ?
Laurent Proy : En 2022, nous avons continué l’intégration des magasins Office Depot au sein de notre réseau. En 2023, nous poursuivons d’autre part le déploiement de notre concept « store » IoBuro, avec une vraie plateforme de marque destinée à héberger les adhérents qui plébiscitent ce format.
2023 sera aussi marquée par un passage de flambeau…
Stéphane Couchot : En juin prochain, je céderai effectivement la présidence du groupe Alkor à un ou une adhérent(e). Le conseil d’administration aura à désigner le ou la futur(e) président(e). De par le fonctionnement de notre modèle, je suis certain qu’il ou elle fera perdurer l’ADN de la coopérative.

©Pyc Media
Les chiffres
Chiffre d’affaires des achats centralisés : 220 millions d’euros
Chiffre d’affaires des adhérents (intégrant leurs différentes activités) : 600 millions d’euros
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