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Au bureau comme à la maison, les notes repositionnables sont incontournables. Pense-bête, message, marque-page, origami… Les usages sont aussi nombreux que quotidiens pour ces petits carrés de papier au côté adhésif. Le Papetier vous raconte l’histoire de cette fourniture iconique.

La petite histoire

Tout commence en 1968 aux États-Unis, plus particulièrement dans les bureaux de l’entreprise 3M. Un certain Spencer Silver, chimiste, travaille depuis quatre ans sur un programme de recherche sur les polymères adhésifs acryliques. Il découvre alors une colle à faible pouvoir adhésif qui permet au support d’être collé puis recollé. Il faut attendre 1974 pour qu’un de ses collègues Arthur Fry ait l’idée d’apposer cette colle sur un morceau de papier. En effet, membre d’une chorale, il en avait marre de voir ses marque-pages tomber systématiquement. Dix-huit mois plus tard, après un développement minutieux sur le papier et la couche adhésive, la fabrication du produit est industrialisée. Malgré des tests de vente mitigés, 3M commercialise ses premiers Post-It aux États-Unis et au Canada en 1980, puis en Europe en 1981. Le brevet tombe dans le domaine public en 2000, autorisant d’autres marques à produire leurs propres notes repositionnables.

De la fourniture à l’œuvre d’art

Les notes repositionnables ont trouvé leurs lettres de noblesse au travail et à la maison, mais aussi dans le monde de l’art contemporain. De nombreuses œuvres utilisent ces petits carrés adhésifs, à l’image de l’artiste turque Ardan Özmenoglu qui se sert de notes autocollantes comme support pour ses travaux, ou le Canadien Immony Men qui réalise des fresques murales avec. Une pratique détournée par les salariés de grandes entreprises en 2011 : ils utilisaient des notes pour créer, sur les fenêtres de leurs bureaux, des mosaïques représentant des personnages de jeux vidéo ou de dessins animés, des fruits, etc. Un art populaire qui est rapidement devenu une tendance urbaine.

- 10 %

À la veille de la rentrée scolaire, l’AIPB et GfK ont fait un point sur les ventes de fournitures scolaires entre les semaines 26 et 33 dans la grande distribution alimentaire. Entre le 27 juin et le 21 août 2022, les notes repositionnables faisaient partie des mauvaises élèves avec des volumes en baisse de 10 % par rapport à la même période de 2021.

Des codes imposés

Le Post-It original a des codes imposés. Forme carrée, format 7,6 x 7,6 cm, couleur jaune… Autant de repères pour les utilisateurs. Le « canary yellow » est d’ailleurs caractéristique de la marque appartenant au groupe 3M. Même s’il a été choisi par hasard (on dit qu’un laboratoire voisin ne disposait que de bouts de papier jaunes), il a été déposé par l’industriel. Personne d’autre ne peut donc utiliser cette couleur pour ses notes repositionnables. Avec les années, les teintes se sont toutefois multipliées pour coller aux tendances. Les formats ont aussi évolué puisqu’aujourd’hui, les notes repositionnables revêtent des dimensions et formes diverses.

L’anecdote

Il faudrait près de 507 millions de notes repositionnables format standard pour faire le tour de la planète Terre.

Article initialement paru dans La Papetier de France n°855, octobre-novembre 2022.