picture.png Réseau Canopé – Le Musée national de l’Éducation (Munaé)
Bon(ne) élève ou bonnet d’âne, qui n’est pas passé au tableau pendant sa scolarité ? Cet outil incontournable des salles de classe est finalement assez récent à l’échelle de l’histoire de l’école.

Il a cependant beaucoup évolué pour passer du tableau en ardoise au tableau blanc.

De la tablette au grand tableau

Depuis l’Antiquité, les élèves et maitres utilisent des tablettes pour conserver ou diffuser les enseignements. Le plus souvent, le maitre énonce et l’élève prend note sur sa tablette. Argile, cire, ardoise sont les matériaux les plus usités. C’est au tout début du XIXe siècle qu’apparaissent de grands tableaux dans les salles de classe. James Pillans, professeur de géographie à Édimbourg en Écosse, souhaite faire dessiner des cartes à ses élèves mais leurs tablettes sont trop petites. Il fait donc fabriquer un grand tableau en ardoise pour y tracer des cartes.

Du tableau noir au tableau blanc

Au XXe siècle, la trop fragile ardoise est remplacée par des planches de bois peintes en noir. Plus tard, pour gagner en légèreté et en longévité, le tableau est constitué d’une planche recouverte d’une plaque d’acier émaillée. C’est là que le tableau noir devient… vert foncé. A l’époque, ce coloris est considéré comme plus reposant pour les yeux. Pourtant, selon les fabricants, les couleurs évoluent au cours des années, du vert au gris, jusqu’à une première génération de tableaux blancs dans les années 1960. Il faut cependant attendre les années 1990 pour les voir se répandre dans les écoles et les bureaux.

De la craie au marqueur effaçable

Pendant plusieurs siècles, la craie est utilisée pour écrire ou dessiner sur les grands tableaux en ardoise ou en bois peint. Pour effacer, il faut un chiffon humide et attendre que la surface sèche pour réécrire. La craie laisse également des résidus qui limitent la durabilité de ces tableaux, sans oublier la poussière qui se dépose dans la classe. Même problème pour les premiers tableaux blancs : l’effaçage des marqueurs avec une surface humide laisse de nombreuses traces. C’est en 1975, avec la naissance des marqueurs effaçables à sec, que le tableau blanc prend donc vraiment son essor.

Ardoise ou tableau, une question de format

Aujourd’hui encore, tout élève dispose d’une « ardoise ». Le terme vient du matériau utilisé jadis, mais il s’agit davantage d’une tablette de petit format, désormais le plus souvent en matière synthétique. Même si le matériau de départ fut le même, le tableau désigne un grand format accroché au mur ou  monté sur un pied. Il permet d’exposer une notion à plusieurs personnes en même temps et de créer une interaction entre enseignant et apprenants.

La date : 1882

La présence d’un tableau noir dans les salles de classe se systématise suite à la publication des lois Ferry qui rendent l’instruction obligatoire. Déjà en 1831, le ministre de l’Instruction publique François Guizot préconisait son usage.

Article initialement paru dans Le Papetier de France n°838 - Décembre 2019.