picture.png
Le 27 janvier 2021, la mission d’information parlementaire sur la filière du recyclage du papier remettait un rapport à la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale

La Copacel, qui a été entendue par les membres de cette mission, salue la première recommandation de ce rapport, qui vise la réalisation d’études sur l’impact environnemental des médias électroniques par rapport aux documents imprimés. L’union des industries des cartons, papiers et celluloses est également d’accord avec la recommandation n°9 qui rappelle aux entreprises de tous secteurs leurs obligations de tri des déchets papetiers. Par ailleurs, la Copacel se satisfait que l’industrie papetière soit citée en exemple pour son modèle d’économie circulaire, « tant par l’usage responsable d’une ressource naturelle renouvelable (le bois), que par sa performance en matière de recyclage ». Rappelons que le taux de recyclage du papier approchait de 80% en France en 2019.

Papier recyclé vs. Fibres vierges ?

La Copacel alerte toutefois sur différents points incitant à l’usage préférentiel de produits recyclés pour résoudre le problème de l’excédent de collecte de « vieux papiers » par rapport aux capacités de recyclage en France. La mission suggère ainsi d’imposer des taux d’incorporation croissants de fibres recyclées dans les papiers graphiques (n° 3) ; d’augmenter les bonus applicables aux papiers recyclés dans le cadre de l’éco-contribution (n°2) ; invite les collectivités à systématiquement utiliser du papier bureautique recyclé (n°4) et à ne consommer des produits issus de forêts gérées durablement qu’en solution de repli. Le rapport recommande aussi d’inviter la presse à utiliser davantage de papiers recyclés (n°16) ou de mettre en place une campagne visant à ce que les consommateurs se satisfassent de papiers moins blancs (n°19). « Ces différentes mesures […] méconnaissent les enjeux techniques et environnementaux de la production papetière. À titre d’exemple, une politique d’achats publics de papier bureautique recyclé ne résoudra pas la situation d’excédents de collectes des collectivités locales, pour la simple raison que les « vieux papiers » issus de la collecte municipale ne sont pas utilisés pour produire du papier bureautique recyclé », explique l’union. De telles mesures inciteraient donc à importer du papier recyclé aux dépens des acteurs nationaux. Alors que le corps du rapport précise que sur le plan environnemental, notamment au regard du changement climatique, le papier recyclé n’est pas préférable à celui issu de fibres vierges, la Copacel regrette que la complémentarité entre ces deux matières premières soit finalement passée sous silence dans les conclusions. De même, « la compétitivité de l’industrie papetière n’est qu’effleurée, alors même qu’il s’agit d’un élément central : la situation que connaît notre pays est liée à des problématiques structurelles (déclin de l’usage du papier graphique, fermeture des frontières chinoises aux déchets européens) qui conduisent à des choix d’investissements ou de restructurations en Europe, choix effectués aux dépens de notre pays, moins compétitif que ceux dans lesquels l’industrie papetière se maintient ou se développe. »

Pourquoi cette mission parlementaire ?

La Copacel rappelle que cette mission a été lancée suite à la fermeture en 2020 de l’usine UPM Chapelle-Darblay, située à proximité de Rouen, et dont la raison d’être était la production de papier journal à partir de papiers à recycler (journaux et magazines usagés), principalement issus de la collecte sélective municipale. Cette fermeture, qui a supprimé un important débouché permettant la valorisation des papiers à recycler, a conduit les parlementaires à s’interroger sur les mesures concrètes qui pourraient être mises en oeuvre afin d’accroître l’utilisation en France de papiers et cartons destinés au recyclage.